L'Oréal expérimente l'impression 3D de cheveux

Le géant français des cosmétiques L'Oréal et la société de biotechnologie Pioetis ont signé un accord de recherche sur la viabilité de la bio-impression d'un follicule pileux, le petit organe qui produit les cheveux. Les deux organisations appliqueront la biologie du cheveu et la bio-impression pour explorer cette possibilité. Si elles y parviennent, il s'agira d'une véritable solution pour les millions de personnes qui souffrent de la perte de cheveux. Rien qu'en Grande-Bretagne, plus de huit millions de femmes en souffrent. Le marché propose de nombreux produits qui promettent de réveiller les follicules pileux endormis, mais il n'existe pas de remède définitif.
Au cœur du partenariat entre L'Oréal et Pioetis se trouve la technologie de bio-impression 3D assistée par laser de la biotech, qui dessine des bioinks et les scanne à l'aide de faisceaux laser pour une plus grande précision. L'impression 3D de Pioetis peut atteindre une résolution cellulaire de dix microns, ce qui est étonnant compte tenu du niveau de complexité de la fabrication. La biotechnologie permet également d'obtenir des taux de viabilité cellulaire allant jusqu'à 95%. Après l'impression 3D, il faut compter environ trois semaines de maturation avant de pouvoir tester les tissus.
Fabien Guillemot, PDG et directeur scientifique de Poietis, note que la compréhension de la structure et du fonctionnement des cellules du follicule permet aux chercheurs de mieux comprendre ce dont elles ont besoin pour rester en bonne santé et donc prévenir l'amincissement et la chute des cheveux. Il ajoute que la technologie de bio-impression assistée par laser a la capacité unique d'imprimer des cellules une par une dans la plus haute résolution. Elle fonctionne essentiellement comme une imprimante 3D à jet d'encre et crée une superposition complexe de micro-gouttes de cellules sur une surface. Le temps rend ce concept tout à fait révolutionnaire. Dans un délai précis, les cellules peuvent se transformer en follicules pileux pleinement fonctionnels.
L'Oréal imprime de la peau humaine en 3D dans ses laboratoires pour tester ses produits de soin et de maquillage. Il est donc logique que la même technologie soit appliquée aux soins capillaires. Toutefois, les follicules pileux sont beaucoup plus complexes et le processus prendra donc du temps.
Crédit photo : 3ders